lors
que le monde s'interroge encore sur la nature de
l'explosion qui a secoué le sous-sol de la Corée du
Nord, la dictature communiste hausse le ton dans ses menaces à
l'encontre des Etats-Unis. Pyongyang a explicitement fait dépendre ,
mercredi 11 octobre, ses futures actions quant à un nouvel essai
nucléaire et un retour à la
table des négociations multilatérales de l'attitude des Etats-Unis.
"La question des futurs essais nucléaires est liée à la politique américaine à l'égard de notre pays" , a affirmé le numéro deux nord-coréen, Kim Yong-nam, le président du présidium de l'Assemblée suprême du peuple de Corée du Nord, et numéro deux du régime, dans une interview diffusée par l'agence japonaise Kyodo. "Si les Etats-Unis persistent dans leur attitude hostile et font pression sur nous de différentes façons, nous n'aurons d'autre choix que d'entreprendre d'autres actions physiques pour y faire face" , a déclaré M. Kim, dans une dépêche datée de Pyongyang, où Kyodo vient d'ouvrir un bureau.
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Le président du présidium est le premier cadre du régime à s'exprimer publiquement depuis l'explosion de lundi. Il a mis comme condition au retour de Pyongyang aux pourparlers nucléaires multipartites la levée des sanctions financières de Washington, une revendication déjà formulée avec insistance par le régime communiste. "Nous ne pouvons participer aux pourparlers à six alors même qu'une série de sanctions, y compris financières, nous sont imposées" , a répété M. Kim, ajoutant que "cette question aussi dépend de l'attitude des Etats-Unis" . Kim Yong-nam a minimisé l'impact des sanctions que pourrait prendre la communauté internationale. "Même si les sanctions économiques s'aggravent de jour en jour, notre économie en général a amorcé un cycle de croissance" , a-t-il assuré. Les nouvelles sanctions que s'apprête à prendre Tokyo seront sans effet, a affirmé M. Kim, selon qui son pays "a vécu jusqu'à présent sans l'aide du Japon et continuera ainsi" .
Dans la matinée, un membre de l'ambassade de Corée du Nord à Pékin, cité par l'agence sud-coréenne Yonhap, avait indiqué que la mise en œuvre de sanctions d'envergure contre la Corée du Nord constituerait une "déclaration de guerre" , ajoutant que le régime pourrait prendre des "mesures additionnelles" , et que le pays ne redoute plus les sanctions. U n autre officiel nord-coréen, cité par l'agence Yonhap, brandissait la menace de missiles à tête nucléaire au cas où les Etats-Unis tourneraient le dos à la Corée du Nord. "Nous espérons que la situation sera débloquée avant qu'un missile à tête nucléaire ne soit malencontreusement tiré" , a-t-il menacé.
WASHINGTON MINIMISE LA PORTÉE DES PROPOS DE PYONGYANG
Il semble plus qu'incertain aux spécialistes que la Corée soit suffisamment avancée technologiquement pour disposer de tels missiles. Condoleezza Rice, peu impressionnée, a d'ailleurs opposé une réponse ferme à ces tentatives d'intimidation lors d'un passage sur la chaîne de télévision CNN. La secrétaire d'Etat américaine a rejeté toute négocia tion directe avec la Corée du Nord, déclarant que "si Kim Jong-il veut des discussions bilatérales c'est parce qu'il ne veut pas subir la pression des autres Etats. Mais Kim Jong-il devrait comprendre que s'il renonce à son programme nucléaire, il peut y avoir une meilleure issue pour lui et son peuple". "Les Etats-Unis n'ont aucune intention d'attaquer ou d'envahir la Corée du Nord" , a-t-elle ensuite précisé.
John Bolton, ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'ONU, a également opposé une fin de non-recevoir à ce chantage nord-coréen : "La Corée a auparavant réussi à négocier par la menace et l'intimation. Cela a marché pour eux dans le passé. Mais ça ne marchera pas cette fois-ci."